Citroën C25, Fiat Ducato, Peugeot J5 : les fourgons populaires qui ont démocratisé le camping-car
Quand la route devient maison, et que les utilitaires deviennent légende.
Une base solide pour les rêves roulants
À partir de 1981, Citroën, Peugeot et Fiat lancent une série d’utilitaires qui vont marquer des générations de nomades : le Citroën C25, le Peugeot J5 et le Fiat Ducato. Issus d’un accord industriel, ils partagent la même plateforme (produite en Italie chez Sevel Sud), mais arborent chacun leurs spécificités esthétiques ou mécaniques. Leur look anguleux, leur capot court, leur moteur en position avant — tout ça tranche avec les utilitaires à cabine avancée d’avant. Ce sont les premiers fourgons modernes « à la française », pensés à la fois pour le transport pro, mais aussi pour l’aménagement intérieur. |
L’arme secrète des aménageurs de camping-cars
Si ces fourgons sont devenus des bases si prisées pour les camping-cars, c’est parce qu’ils offrent le meilleur compromis : pas trop longs, pas trop larges, mais assez spacieux pour caser un lit, une cuisine, et même une salle d’eau dans les versions rallongées. Leur silhouette « boîte à chaussure » est idéale pour poser un toit relevable ou construire des meubles bien droits.
Des marques comme Pilote, Chausson, Hymer, Burstner ou Dethleffs en ont fait leurs châssis de prédilection dans les années 80-90. Et les particuliers bricoleurs ne s’y sont pas trompés non plus : on pouvait transformer un C25 d’occasion en maison roulante sans exploser le budget.
Fiabilité, simplicité, réparabilité
L’autre atout, c’est leur mécanique robuste : moteurs diesel atmosphériques, peu gourmands, faciles à réparer, avec des pièces encore trouvables. Pas d’électronique inutile, une carrosserie solide (si on évite les modèles trop rouillés), et une tenue de route correcte pour l’époque.
Leur simplicité a permis à beaucoup de ces véhicules d’être entretenus maison, dans les fosses des jardins ou sur les parkings de saisonniers. Certains roulent encore aujourd’hui après 300 000 km, et avec un bon entretien, ils continueront à rouler longtemps.
Et pour sortir des sentiers battus : les versions 4x4 Dangel
Pour les plus aventureux, il existait une version bien particulière : les modèles transformés en 4x4 par la société française Dangel. Ces versions tout-terrain du C25, J5 ou Ducato étaient rares, mais très recherchées.
Pensées pour les zones rurales, les secours, les artisans ou les voyageurs en terrain difficile, elles offraient une transmission intégrale robuste, parfois accompagnée d’un blocage de différentiel, et d’une garde au sol augmentée. C’était le compagnon idéal pour les routes enneigées, les pistes caillouteuses ou les chemins forestiers, tout en gardant un gabarit de fourgon maniable.
Aujourd’hui, ces modèles Dangel sont devenus de vrais collectors dans le monde des aménageurs, et les retrouver en bon état est un petit miracle. Mais pour celles et ceux qui en dénichent un : c’est un passeport pour des bivouacs bien plus sauvages que n’importe quel parking aménagé.
Un esprit accessible et nomade
Avant l’arrivée des vans "premium", des fourgons hors de prix ou des campervans de luxe tout droits sortis d’Instagram, le C25 et ses frères incarnaient une vanlife modeste, bricoleuse, mais vraie.
C’était le fourgon des festivals, des zad, des vendangeurs, des rêveurs sans plan fixe. On y dormait l’hiver avec une couette, on y cuisinait sur un réchaud, et on partait sans GPS, juste avec une carte et du temps.
Aujourd’hui, même si ces modèles deviennent des collectors, ils gardent une valeur symbolique forte : ce sont les racines d’un mode de vie qui prône la liberté, le recyclage, le minimalisme… bien loin des filtres et du confort des vans neufs hors de prix.