Le Citroën Type H : icône des routes et des marges
Reconnaissable entre mille avec sa tôle ondulée et son allure trapue, le Citroën Type H n’est pas qu’un utilitaire : c’est un symbole. Outil de travail, maison sur roues, compagnon de route des forains, des postiers, des militants comme des saltimbanques, il a marqué des générations.
Un utilitaire en avance sur son temps
Lancé en 1947, le Citroën Type H est pensé comme un utilitaire simple, robuste et fonctionnel. Avec sa traction avant, son plancher bas, ses portes coulissantes et sa carrosserie en tôle nervurée inspirée de l’aviation, il se démarque immédiatement. C’est un vrai camion de terrain, capable de tout faire : livrer du pain, transporter des vaches, abriter un atelier ou un petit commerce ambulant.
Entre 1947 et 1981, plus de 470 000 exemplaires seront produits. Il traversera les décennies en conservant son charme brut et son efficacité. Une bête de somme, sans fioritures, mais avec du caractère.
Des routes rurales aux festivals alternatifs
Le Type H, ce n’est pas juste un utilitaire. C’est une silhouette familière des routes de campagne et des marchés. Mais c’est aussi un allié des communautés alternatives: théâtre itinérant, food trucks avant l’heure, camions de festivals ou d’actions militantes… Dans les années 70-80, il devient le véhicule de celles et ceux qui veulent vivre autrement, loin des standards.
Son habitacle rustique mais spacieux se prête bien aux aménagements maison. Beaucoup de voyageurs, de nomades, de saisonniers l’ont adopté. Il est l’un des premiers camions à devenir une vraie maison roulante pour une vie en mouvement.
Un mythe vivant de la route
Aujourd’hui, le Type H n’est plus produit depuis longtemps, mais il vit encore sur nos routes. Restauré, customisé, parfois modernisé, il est devenu une pièce de collection, un objet culte. Il continue de fasciner, non pas pour sa puissance ou son confort, mais pour ce qu’il incarne : la liberté, le bricolage, la débrouille.
Il rappelle une époque où l’on faisait avec peu, mais avec du cœur. Où l’on voyageait sans GPS, sans réseaux sociaux, avec juste un moteur qui ronronne et l’horizon en ligne de mire.
Plus qu’un camion, un héritage populaire
Le Type H n’a jamais été un véhicule de luxe. C’est ce qui fait sa beauté. Il appartient à tout le monde : aux paysans, aux artistes, aux zadistes, aux boulangers, aux rêveurs. Il est un trait d’union entre les générations, entre les usages et les modes de vie.
En cela, il mérite le respect. Pas comme une relique de musée, mais comme un compagnon de route fidèle. Un symbole de ce que peut être un véhicule : un outil, un abri, une scène, une maison, un manifeste roulant.