Citroën C35 : le rustique oublié des routes d’Europe

Pas très rapide, un peu carré, souvent bruyant… mais tellement attachant. Le C35, c’était le fourgon des artisans, des saisonniers et des routards sans prétention.

Un air de famille avec Fiat

Le C35 naît en 1974, fruit d’un partenariat entre Citroën et Fiat. À l’époque, il fallait un remplaçant aux vieillissants Type H et Fiat 238. Le résultat ? Un fourgon moderne pour l’époque, à traction avant, au look sobre mais costaud.

Fabriqué à la fois en France et en Italie, il a un jumeau quasi identique : le Fiat 242. Seul le logo change. Pourtant, en France, c’est bien le C35 qui s’impose, notamment chez les artisans et dans les collectivités.

Une gueule de camion, une âme de bricoleur

Avec sa face plate, ses phares ronds, ses portes battantes à l’arrière, le C35 dégage un charme désuet. Il sent bon la boîte à outils en métal, le camion de chantier et le café brûlant dans un mug émaillé.

C’est aussi une base géniale pour qui veut vivre autrement, sans chichis. Beaucoup de saisonniers ou de baroudeurs roots des années 80-90 l’aménagent à la main : un sommier, un réchaud, un poêle bricolé… et en route.

Pourquoi il a été populaire comme fourgon aménagé

• Beaucoup de place à l’intérieur, surtout dans les versions rallongées.
• Toit surélevé sur certains modèles (souvent en fibre), idéal pour tenir debout.
• Simplicité mécanique : des moteurs rustiques, souvent d’origine Peugeot (diesel ou essence).
• Prix bas, même neuf, ce qui en faisait un fourgon accessible à tous.
• Fiabilité correcte, à condition d’aimer bricoler un peu.

Des aménageurs pros comme Campérêve ou Hanroad ont même proposé quelques modèles prêts à partir, mais la majorité des C35 aménagés étaient faits à la main, au fond d’un garage ou d’un champ.

Un fourgon populaire dans les marges

Le C35, c’est le fourgon de la vanlife avant la vanlife. Pas d’électricité solaire ni de déco Pinterest, mais un vrai mode de vie libre, souvent choisi par nécessité autant que par envie.

On l’a vu dans les ZAD, sur les routes du sud, à la cueillette, au camping sauvage, sur les parkings d’autoroute ou à la montagne. Il a transporté des guitares, des outils, des chiens, des vélos, et des rêves simples.

Une fin de carrière discrète (1992)

Le C35 disparaît doucement au début des années 90, remplacé par le Citroën Jumper, cousin du Fiat Ducato. Plus moderne, plus rapide, plus carré… mais moins roots.

Aujourd’hui, les C35 encore en circulation sont rares, souvent rouillés, mais toujours pleins de caractère. Ils font partie de cette première génération de vans habités, pas encore “vanlife”, mais déjà bien loin des normes.